Chabbat Hol Ha'Moêd Pessah


Ce chabbat nous lisons Exode 33/12 à 34/26 et dans le second rouleau Nombres 28/19 à 26. Observons que ce chabbat est situé, plus ou moins, au milieu de la fête de pessah pendant le «’Hol Hamoéd» : jours ouvrables de la fête pendant lesquels il est permis de travailler, et la fête est omni-présente : on continue de manger de la matsa, du pain azyme et des mets de fête, en fonction des coutumes des différentes communautés. Et on continue de célébrer et de se souvenir pendant ces cinq journées qui ont suivis les deux sedarim, la sortie d’Egypte et le début de la route qui mena les Hébreux à la terre de Canaan. Ainsi, pour bien montrer la spécificité de ce chabbat, on fait une pose dans la lecture systématique de la paracha habituelle, pour se pencher sur un épisode différent : c’est la rencontre entre l’Eternel et le peuple d’Israël , avec la mission de celui-ci de diffuser le message thoraïque dans monde par l’intermédiaire de Moïse. C’est pendant cette rencontre que furent sculptées, pour la seconde fois, les Tables de la Loi identiques aux premières et que fut proclamée l’Alliance entre l’Eternel et son peuple. 

Nous lisons ce texte pendant cette fête pour nous rappeler que l’Alliance est un engagement entre deux partenaires l’un, Tout-Puissant, promet de mener ces anciens esclaves vers un avenir national radieux en leur permettant de s’installer sur la Terre de Canaan et de battre tous leurs ennemis, l’autre, c’est – à – dire nous, en retour, nous lui jurons fidélité absolue et le respect des règles dictées dont l’observance du chabbat et des trois grandes fêtes de Pèlerinage dont Pessah. Or ce qui est mis en évidence dans les engagements exigés par l’Eternel ce sont les interdits! Ceux concernant la croyance: « Tu ne te prosterneras point devant un autre dieu» (34/14), mais aussi, et surtout, ceux concernant la tiédeur nationale : «Gare à toi de signer alliance avec l’habitant du pays, qui suivra ses divinités et leur portera sacrifices et qui t’appellera et tu goûteras de son sacrifice» (34/15). Bref, et ce qui résume tout : «Un dieu sculpté tu ne te feras point» (34/17).

On pourrait croire que ce ne serait qu’une allusion au Veau d’Or, c’est surtout une allusion et une mise en garde aussi contre toutes les fausses croyances importées depuis l’Egypte antique jusqu’aux idoles créés par notre civilisation nos jours, lesquels ont plusieurs noms : alliances politiques non réfléchies, argent – pouvoir – sexe, etc. L’Alliance, que l’on appelle la berit, mis en avant dans la fête de Pessah ne va pas de soi. Faisons l’effort quotidien, comme nos aïeux, à travers l’histoire, et restons fidèles à nos engagements pris au Sinaï, parmi lesquels se retrouvent la fidélité au fait social (amour et la justice sociale dans la communauté), au fait national (amour et soutien d’Israël) et la fidélité à l’Eternel. La leçon de cette paracha est que la vraie nature de la fête de Pessah va bien au-delà du religieux : elle nous invite au souvenir et à l’action. Bonnes fins de fêtes.

Rabbi Michel Liebermann

 

 

 

 
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