Les valeurs  
הערכים 




Héritier d’une tradition d’évolution permanente

Le judaïsme a toujours su innover.
Abraham a affirmé l’existence d’un Dieu un et unique, créateur de l’univers.

Moïse puis les prophètes ont affirmé la liberté et la responsabilité individuelles, la loi et l’éthique comme principes fondamentaux de la société.

Petite introduction du judaïsme libéral


(dans les grandes lignes !)


Le mouvement libéral est présent en France depuis la création de l'Union Libérale Israélite (la synagogue de la rue Copernic à Paris) en 1907. 


Les communautés libérales défendent une étude critique et scientifique du judaïsme fondée sur les documents historiques, la philosophie, et la vie sociale. Elles considèrent que la loi juive est de nature évolutive et elle doit faire écho à l'esprit du temps. En outre, on considère que la Halakha (Loi juive) n’est pas la seule source d’« autorité » car il existe l'autonomie de chaque individu.

Enfin, l'éthique et les valeurs du judaïsme, telles que la droiture, la sainteté, l'humilité, la paix, l'amour du prochain, etc. sont plus importantes qu'une observance stricte de la loi. 


Les offices synagogaux sont centrés autour de shabbat (le vendredi soir et le samedi matin). Les hommes et les femmes prient ensemble. A l’instar des garçons de 13 ans, les filles de 12 ans montent à la Torah en tant que bnot mitsvoh.

Les femmes comme les hommes peuvent diriger les offices.

Les enfants issus de mariages mixtes (maman non-juive & père juif) sont considérés comme Juifs à condition d'être éduqués et élevés dans le judaïsme. 




En savoir plus sur le judaïsme libéral avec le livre du Rabbin Pauline Bebe


Egalité et inclusivité

Le judaĩsme libéral accorde aux hommes et aux femmes les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Il considère de façon bienveillante la demande de conversion de ceux qui désirent s’intégrer au peuple d’Israël et la demande de confirmation de judéité de ceux dont un des parents est juif.

Il accueille avec bienveillance toute personne appartenant à la communauté Lgbtqia+.

Importance de la tradition

Le judaïsme libéral considère que la synagogue est un lieu essentiel d’affirmation et de transmission de notre Tradition. Il insiste sur la nécessité de l’étude et sur l’importance de la connaissance qui seules favorisent une évolution cohérente et continue, et un enracinement positif dans les valeurs juives.



Soutien à Israël

Le judaïsme libéral considère que tout Juif vivant hors du pays d’Israël doit être concerné par le bien-être de ses frères et sœurs qui ont choisi de s’y établir. Il affirme qu’il est du devoir de chacun de suivre l’évolution de la société israélienne. Il insiste sur le nécessaire dialogue égalitaire entre Israël et les communautés juives hors d’Israël, afin qu’ils sortent renforcés dans leur identité propre. Il rappelle que l’Alyah reste une option individuelle.



« Donne dans notre cœur de comprendre, d’être intelligent, d’entendre, d’apprendre, d’enseigner, de garder, de faire et de donner vie à toutes les paroles de l’étude de ta Torah avec amour ». Prière du matin (introduction au Shema Israël)

Guidés par l’esprit de certains maîtres convaincus de la nécessité d’une pratique renouvelée, nous avons essayé, avec humilité, de retrouver la clarté, la cohérence, l’humanité et l’ouverture enfouis dans les replis de cette tradition millénaire.

Nous ne sommes pas une instance halakhique et ne prétendons rejoindre la Halakha que dans sa dynamique interne et dans son esprit. Le mot Halakha vient du verbe holekh (marcher). C’est assez dire que la Loi, dans son expression pratique, doit marcher avec notre temps, nos vies, nos problèmes et suivre l’évolution de notre environnement technique et humain.

Le Talmud, bien plus qu’un code de lois, indique un mode de vie, « or ce mode de vie a été édicté par des hommes du haut moyen âge pour des hommes qui, avant le Moyen-Age, commençaient, par choix et par nécessité, de vivre dans un système médiéval » (1) Depuis la clôture du Talmud et ses codifications successives, dont la dernière, le Shulkhan Arukh - qui date du XVIème siècle - il y a un blocage. De là, le décalage entre le judaïsme religieux et les Juifs. Cependant, le Talmud est aussi une formidable école de réflexion pour ceux qui osent se remettre à interroger les textes; il nous donne des clés précieuses pour ce travail d’interrogation et de renouvellement.

C’est pourquoi nous sommes convaincus que notre humble travail est utile et peut reconstruire en rapprochant tant de nos frères éloignés. Ce travail doit être pris pour ce qu’il est: une guidance. Surtout pas des impératifs catégoriques, mais des orientations où se retrouve l’âme de la Tradition qui nous porte. Un reflet de la pratique, telle qu’elle est vécue dans nos communautés, telle qu’elle les unit et nous unit.

« Tous tes enfants sauront l’Eternel » (Isaïe 54.15). Le Talmud nous invite à lire, non pas Banaïkh (tes enfants), mais Bonaïkh (tes bâtisseurs). Notre Torah, notre fidélité, il faut sans cesse les rebâtir, c’est la démarche d’un judaïsme vivant. Ce sont là les buts de nos efforts et de notre prière.                  
 

La religion peut être la plus belle des choses parce qu'au cœur de l'homme de quelque nation, de quelque culture ou sensibilité qu'il soit, il y a le sens du mystère de nos existences, la question de D., l'espérance. Et peut-être même chez celui qui se dit athée…

La religion est d'abord l'expression institutionnalisée de cette donnée, de cet élan.

Quant à sa base, après la vie et la liberté (premières des Dix Paroles), il y a l'Etude, le questionnement humble et infini, alors la religion est vivante, mouvement, interrogation permanente vers ce qui donne sens à nos vies, et par là même les exalte et les sanctifie. Mais quand l'institution s'alourdit, s'épaissit, quand le mouvement de vie s'arrête, le questionnement se ferme en dogmatique, le tremblement intérieur de l'être, "Réjouissez-vous dans le tremblement" (Ps.2) se fige en certitude. L'institution devient sa propre fin. La prescription religieuse, la mitsva, au lieu d'être rappel, repère, lumière sur le chemin "Ta parole est une lampe sur mon chemin, une lumière…" (Ps. 118) devient une idole, un fétiche, la porte ouverte à la superstition et à l'esprit de magie. La tentation de la religion – pouvoir est alors à la porte avec toutes ses dérives, littéralisme, bigoterie, ritualisme obsessionnel, surenchère religieuse, exclusivisme et enfermement. C'est l'extrémisme religieux et ses dangers mortels.

Toutes les religions connaissent ces tentations et notre vieux judaïsme aussi. Sauf que je crois, de par son âge et sa Torah il est guéri des menaces et des meurtres au nom de D. Les blocages dogmatiques, les excès et les dérives du cléricalisme, le ritualisme, discréditent la religion.

Notre approche vise à essayer d'éviter ces pièges. Par l'étude, par la remise en question avec humilité et conscience de la gravité de sa tâche, par le courage de prendre des décisions parfois traumatisantes au premier abord, le Judaïsme non-orthodoxe essaie de redonner à l'antique religion d'Israël sa lumière et sa cohérence.

Innombrables sont les textes dans la Torah elle-même et dans ses infinis développements, qui sont des indications qui, non seulement nous en donnent le droit, mais en font un devoir. Par exemple Deut. 30, versets 12 et suivants. Mais la liste est longue, impressionnante.

Si Israël a survécu à une histoire de cauchemars les plus impensables, c'est parce que nos maîtres, dans les temps anciens, ont su trouver la réponse aux bouleversements inouïs que nous avons connus: la perte de notre pays, la destruction de Jérusalem et du Temple, cœur vibrant d'Israël, la disparition des prêtres et du culte, la dispersion, l'éclatement du peuple, les accusations, les persécutions et les malédictions les plus incroyables… Il a fallu reprendre, retrouver le génie de la tradition orale, ses interrogations audacieuses, permanentes et vivantes pour faire que la Torah reste socle de vie et son enseignement antique renouvelé et toujours neuf.

La clôture du Talmud pour des raisons historiques et les codifications qui l'ont suivie ont tari la source vive que constituait le concept génial de tradition orale. Le mouvement s'est figé, durci, ossifié en une institution vénérable peut-être, mais qui ne répond plus aux attentes et besoins de la majorité du peuple juif.

Nous devons, comme nos pères l'ont fait, relever le défi et depuis plus de deux siècles, le Judaïsme non-orthodoxe s'est attaché à cet effort, avec certainement des erreurs, des faiblesses, mais avec le courage qui ose dépasser les traumatismes et avec vision.

Rabbi Abraham Dahan

(1) J. Eisenberg: Faut-il réinventer le judaïsme ?
Share by: