L'apprentissage de la liberté
Bechala'h - Exode 13:17 - 17:16


Nous avons laissé, la semaine dernière le peuple hébreu après la dernière plaie d’Egypte qui a condamné les premiers nés du peuple du Nil et le début de l’exode.

Cette paracha se divise en trois temps fort. Le premier temps est celui de la fuite. Peu de temps après avoir laissé les hébreux quitter l’Égypte, Pharaon les pourchasse pour les forcer à revenir. Les hébreux se retrouvent alors pris au piège entre les armées de Pharaon et la mer rouge, terrifiés parce qu’ils ont vu l’ange tutélaire de l’Egypte aux côtés de Pharaon. D.ieu ordonne alors à Moïse d’élever son bâton au-dessus des eaux, les faisant ainsi s’ouvrir pour permettre aux hébreux de passer avant de se refermer sur les égyptiens. Les hébreux chantent alors les louanges de D ;ieu leur sauveur.

Le second temps de la paracha est constitué par l’épisode du désert. Après le miracle de la Mer rouge, dans le désert, le peuple souffre de soif et de faim et D.ieu, entendant leurs plaintes, leur apporte eau et Manne nécessaires à leur survie. C’est alors que D.ieu commande aux hébreux de récolter une double portion de Manne chaque vendredi, car celle-ci ne tombera pas le Chabbat, le jour de repos décrété par D.ieu... Mais le peuple gronde et ne respecte toujours pas la parole divine, partant en vain récolter la manne à Chabbat. Enfin, le troisième temps de la paracha est une ultime épreuve dans le combat qui attend les hébreux, dans la ville de Réfidim. Le peuple est, en effet, attaqué par les Amalekites, qui sont défaits grâce aux prières de Moché et à l'armée dirigée par Yéhochoua

 

Cette paracha est riche d’enseignements. Il est question des élans du cœur, de la peur, du doute, de la haine.

D’abord du cœur de Pharaon. Alors que pleurant son fils, il avait résolu de chasser les hébreux, D.ieu endurcit son cœur. Pharaon se met en chasse des hébreux pour les ramener sur les terres fertiles du Nil. Cette volonté de Dieu d’endurcir le cœur du Pharaon est annoncée très tôt et prouve que les épreuves de la libération ne devaient pas s’achever avec la dernière plaie mais avec le passage de la mer rouge. Ainsi, le peuple hébreu doit devenir libre, opérer le passage du joug à celui de la liberté.

Le cœur du peuple hébreu ensuite. Malgré les plaies, le peuple coincé entre mer et fer doute, il est « pris d’une grande crainte ». Le doute s’installe jusqu’à que D.ieu ordonne à Moïse d’ouvrir la mer de son bâton.

Le peuple hébreu chante les louanges de D.ieu après cet épisode mais leur foi semble à nouveau vaciller face à l’hostilité du désert Voilà que D.ieu s’émeut de cris de famine et les nourrit. Réaffirmant la force du chabbat pour le peuple juif, il ordonne au peuple de récolter une double part la veille de celui-ci afin de se reposer. Mais là encore, certains doutent et n’écoutent pas la prescription de D.ieu. Le peuple, malgré les preuves que D.ieu lui offre ne trouve pas facilement le chemin de la foi. Les preuves de la présence de D.ieu s’accumulent et pourtant les hébreux doutent… Ce balancement entre foi et doute attendra son point culminant dans l’épisode du veau d’or. L’apprentissage de la foi se fait, ici grâce à la Manne, nourriture céleste. D.ieu enseigne aux hébreux à développer leur foi et leur confiance en lui qui les a fait sortir d’Egypte et a pourvu à leurs besoins pendant quarante ans.

L’enseignement que nous offre l’épisode de la Manne, c’est que D.ieu pourvoit exactement à nos besoins chaque jour et qu’il faut avoir foi en ce principe… Cette idée se ressent dans la disparition de la manne pendant le Chabbat… même la terre et le ciel, à l’instar de D.ieu le 7e jour, se reposent. Mais les hébreux, pour ne manquer de rien, se voient ordonner de ramasser une double portion de manne le vendredi en prévision du Chabbat, jour de repos, « Chabbat saint pour l’Eternel ». Ce fut la première occasion réelle pour le peuple juif d’observer le Chabbat. C’est en souvenir de la Manne que nous posons deux hallots sur la table du Chabbat et que nous les recouvrons avec un napperon qui symbolise la couche de rosée qui couvrait la Manne.

La leçon que l’on peut tirer de ces doutes est que la foi est fragile et que l’apprentissage de la liberté est toujours long apprentissage. Le peuple est à la fois dans la prière et la révolte permanente. Les enfants d’Israël sont divisés quant à la conduite à tenir car le chemin de la liberté est un chemin de doute. Le chemin de la liberté implique la responsabilité qui aboutira au don des tables de la Loi au Sinaï. D.ieu demande à Moïse d’agir, de parler aux enfants d’Israël d’avancer… Agir et Prier, duo que l’on retrouve lorsque l’on met les téfilines : d’abord le bras pour l’action et ensuite, la tête pour la pensée, la prière…

Cette paracha est une paracha joyeuse. On l’appelle également « Chira », paracha du chant car pour la première fois, le peuple hébreu chante ensemble pour adresser ses louanges pour remercier D.ieu de ce don merveilleux qu’est la liberté.

Mélanie J.


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